15 novembre 2012

Connaissez-vous les sources ?

Il y a encore du bouleau !

Encore une drôle d'histoire sans doute née du magma internet. Non seulement on ne cite plus ses sources mais l'on s'accapare, l'on s'approprie, l'on oublie, l'on pille sans vergogne le corps et l'âme du texte au motif d'être femme de... Une drôle d'histoire survenue à nos amis du Fooding, décripteurs de tendances, inventeur de modes et concepteurs de gai savoir. La boite de fer TF1 contre le pot de trendy Fooding, ou comment annexer l'angle, sans manières.

Le Fooding me donne copie de son courrier qui récapitule l'histoire. Chez TF1 on est pas toujours béton !

Alexandre Cammas
Bureau du Fooding
24, rue Saint Sabin
75011 Paris
Nonce Paolini
TF1
1, quai du Point du Jour
92100 Boulogne Billancourt

Cc : Catherine Nayl (TF1), Maître Sophie Viaris de Lesegno (Cabinet Pierrat)

Paris, le 14 novembre 2012

Cher Nonce,
Ce n’est pas la première fois que Le Fooding est plagié, copié, sans bourse délier, ou que notre travail inspire ENORMEMENT un confrère émérite. Mais là, comme ça, de manière aussi effrontée, jamais ce n’était arrivé.
Comme vous allez le constater, ce qui suit est édifiant. Un peu long à lire, certes, mais pas de compromis possible avec la réalité des faits.
Donc, lundi dernier, le 12 novembre, jour de la remise des prix du Guide Fooding 2013, coup de fil d’une journaliste de la rédaction du 20h de TF1.
Son nom : Tran. Prénom : Elisabeth. Objet de l’appel : évoquer avec moi (en tant que fondateur du Fooding et directeur du guide éponyme) les nouvelles tendances de table dans la restauration en France. Histoire de voir s’il y a matière à sujet.
Comme j’ai déjà eu affaire à des gens biens de la même rédaction, je fais confiance et donne à Elisabeth Tran autant d’informations que faire se peut. Le fruit d’un travail d’équipe et d’analyses de tous les instants depuis douze ans. Comprenez donc qu’en une demie heure, je remets Madame Tran, débarquant des US et donc naturellement « larguée », au goût du jour. Cerise sur le cake, je lui recommande (alors que pas mal de Français, semble-t-il, seraient tentés par l’exil), de faire un sujet à contre-courant sur la multiplication des chefs étrangers venant s’installer en France ou à Paris, pour ouvrir un « restaurant d’auteur » (et non une pizzeria ou un sushi bar de plus) et vivre le « french dream ». Madame Tran m’apprend alors qu’elle est la femme du présentateur vedette du 20h, Gilles Bouleau, et qu’elle devrait réussir à imposer l’idée.
Quelques instants plus tard, elle me rappelle pour me dire que le sujet est accepté et qu’elle me saurait gré de lui trouver des restaurants où tourner. Je lui dis que je suis débordé par l’organisation de la soirée de lancement du Guide dans quelques heures, mais peu importe à Madame Tran-Bouleau, qui est en déplacement le lendemain, souhaite les infos dans la foulée, sans quoi, en gros, pas de sujet possible. Elle me demande donc des restaurants. Je lui en propose un tenu par un Anglais et un Italien, dans le 20ème à Paris, qui propose un menu unique 6 plats pour 45€. « Trop cher pour notre public ! », répond-elle. Je lui propose un chef japonais pratiquant le menu déjeuner à 22€. « Je préfère garder l’option japonaise pour la province. » Bref, Madame Tran-Bouleau n’est pas satisfaite par mes propositions et me fait comprendre qu’en gros, maintenant qu’elle a vendu le sujet, il faut qu’on se débrouille pour lui trouver des solutions.
Avec l’attachée de presse du Guide Fooding, malgré les autres urgences du jour et de la nuit, nous dressons une liste avec les meilleurs établissements en France, dirigés par des chefs étrangers. Liste que nous lui mailons ce même lundi à 16h06, en pensant qu’avec ça, elle devrait pouvoir se débrouiller. Liste en PS.
Le lendemain matin, mardi, hier, Madame Tran-Bouleau n’a eu de cesse de nous solliciter par téléphone, moi ou notre attachée de presse. Chaque fois que nous proposions une solution, c’était soit trop cher, soit pas possible car le chef parlait mal français…
Finalement, en fin d’après-midi, Madame Tran-Bouleau a choisi Spring, sublime restaurant tenu par un Américain, où l’on dine cependant pour… 130 € ! Un peu surpris et agacé, je lui sms mon étonnement… Ce à quoi elle me répond par sms « on fait ce qu’on peut avec ce que l’on a » (réponse écrite sur le ton du reproche sans doute, car nous n’avons jamais reçu le moindre remerciement ou encouragement depuis le début de notre « collaboration »), m’expliquant que le choix du restaurant lyonnais avec chef japonais compensera. Restaurant où l’on dine pour… entre 50 et 70 € !!
Je décide de l’appeler. Elle décroche. Je lui demande pourquoi nous avoir contraints aux restos à 20 € pendant deux demies-journées, pour faire finalement les plus chers de la sélection ?! A quoi la femme du présentateur du 20 heures de TF1 me répond : « D’abord, je n’ai pas de compte à vous rendre ! »
Le ton monte. Je refuse sa proposition d’interview mais propose le rédacteur en chef du Guide ou mon associée à ma place. Elle menace de ne pas évoquer le Guide Fooding dans son reportage. Je lui rappelle que ce sont des choses qui ne se font pas, à moins qu’elle puisse payer le travail de journaliste fourni par Le Fooding. Naturellement, elle refuse et rappelle qu’elle n’a aucune obligation envers nous. Fin de la conversation.
Ce matin, mercredi, la chef de service du 20 heures m’a appelé pour me dire que le sujet serait bien tourné aujourd’hui, qu’il n’y aurait pas d’interview, et que le Guide Fooding ne serait pas évoqué.

Je pourrais naturellement invoquer - au delà de la simple incorrection - les agissements parasitaires que constitue de tels agissement. Mais je n’en ferai rien pour la simple et bonne raison que l’idée même que vous lisiez ces lignes, cher Nonce, me remplit déjà d’espoir. L’espoir que Madame Tran ne recommence plus à prendre ses sources pour des paillassons. Et l’espoir que Madame Tran soit assez journaliste pour ne pas faire de son désir de Bouleau un ordre au boulot.
Naturellement, il serait trop bête de suspendre la diffusion du reportage tourné ce jour. Les chefs choisis étant d’excellents chefs et la rédaction du Guide Fooding étant très fière de les faire découvrir à vos téléspectateurs.
Cordialement,
Alexandre Cammas

PS. Mail du 12 novembre à 16h06 à etran@tf1.fr
Bonsoir Elisabeth,
Voici une liste ramassée de très bons restos non parisiens tenus par des chefs étrangers.
Angleterre:
L'Auberge / Audiernes
Primé par le Guide Fooding 2011 http://www.lefooding.com/restaurant/restaurant-l-auberge-audierne.html
Extraits de la longue liste des Parisiens qui ne sont pas en chantier (donc plus d’Australien à vous proposer hélas)
Abri : 22e le midi  chef japonais fait en plus des sandwichs délicieux les lundi et samedi midi, plus gastro le soir, primé par le Guide cette année :  http://www.lefooding.com/restaurant/restaurant-abri-paris.html
Rino : menu pas cher à midi chef italien primé par le Guide 2011 http://www.lefooding.com/restaurant/restaurant-rino-paris.html
La Gazzetta : chef suédois, menu pas cher à midi http://www.lefooding.com/restaurant/restaurant-la-gazzetta-paris.html
Roseval : chefs anglais et italien, meilleure table Guide Fooding 2013 menu dégustation unique à 45€  http://www.lefooding.com/restaurant/restaurant-roseval-paris.html
Bonnes pioches !
Cordialement
Alexandre Cammas

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Mouais...
Tout ça pour ça...

Ils devaient être tout triste au fooding, ils n'avaient pas eu leur petit scandale journaliste/restaurants.

Voilà c'est fait, on va parler d'eux.

De vous à moi, ce n'est guère exaltant.
On retiendra le parler djeune d'Alexandre Cammas.

Anonyme a dit…

C'est comme ça que fonctionnent beaucoup de journalistes TV, vous leur fournissez produits, sources, les déplacez à droite et à gauche.

Au final vous êtes rarement cité (même si tout le monde n'est heureusement pas si désagréable).

A part la SNCF et quelques marques automobiles, il y a peu de chances d'être cité par un journaliste TV.

Anonyme a dit…

Censure sur les commentaires ?