Il y a encore du bouleau !
Encore une drôle d'histoire sans doute née du magma internet. Non seulement on ne cite plus ses sources mais l'on s'accapare, l'on s'approprie, l'on oublie, l'on pille sans vergogne le corps et l'âme du texte au motif d'être femme de... Une drôle d'histoire survenue à nos amis du Fooding, décripteurs de tendances, inventeur de modes et concepteurs de gai savoir. La boite de fer TF1 contre le pot de trendy Fooding, ou comment annexer l'angle, sans manières.
Le Fooding me donne copie de son courrier qui récapitule l'histoire. Chez TF1 on est pas toujours béton !
Alexandre Cammas
Bureau du Fooding
24, rue Saint Sabin
75011 Paris
92100 Boulogne Billancourt
Cc : Catherine Nayl (TF1),
Maître Sophie Viaris de Lesegno (Cabinet Pierrat)
Paris, le 14
novembre 2012
Cher Nonce,
Ce n’est pas la première fois que Le
Fooding est plagié, copié, sans bourse délier, ou que notre
travail inspire ENORMEMENT un confrère émérite. Mais là, comme
ça, de manière aussi effrontée, jamais ce n’était arrivé.
Comme vous allez le constater, ce qui
suit est édifiant. Un peu long à lire, certes, mais pas de
compromis possible avec la réalité des faits.
Donc, lundi dernier, le 12 novembre,
jour de la remise des prix du Guide Fooding 2013, coup de fil d’une
journaliste de la rédaction du 20h de TF1.
Son nom : Tran. Prénom :
Elisabeth. Objet de l’appel : évoquer avec moi (en tant que
fondateur du Fooding et directeur du guide éponyme) les nouvelles
tendances de table dans la restauration en France. Histoire de voir
s’il y a matière à sujet.
Comme j’ai déjà eu affaire à des
gens biens de la même rédaction, je fais confiance et donne à
Elisabeth Tran autant d’informations que faire se peut. Le fruit
d’un travail d’équipe et d’analyses de tous les instants
depuis douze ans. Comprenez donc qu’en une demie heure, je remets
Madame Tran, débarquant des US et donc naturellement « larguée »,
au goût du jour. Cerise sur le cake, je lui recommande (alors que
pas mal de Français, semble-t-il, seraient tentés par l’exil), de
faire un sujet à contre-courant sur la multiplication des chefs
étrangers venant s’installer en France ou à Paris, pour ouvrir un
« restaurant d’auteur » (et non une pizzeria ou un
sushi bar de plus) et vivre le « french dream ». Madame
Tran m’apprend alors qu’elle est la femme du présentateur
vedette du 20h, Gilles Bouleau, et qu’elle devrait réussir à
imposer l’idée.
Quelques instants plus tard, elle me
rappelle pour me dire que le sujet est accepté et qu’elle me
saurait gré de lui trouver des restaurants où tourner. Je lui dis
que je suis débordé par l’organisation de la soirée de lancement
du Guide dans quelques heures, mais peu importe à Madame
Tran-Bouleau, qui est en déplacement le lendemain, souhaite les
infos dans la foulée, sans quoi, en gros, pas de sujet possible.
Elle me demande donc des restaurants. Je lui en propose un tenu par
un Anglais et un Italien, dans le 20ème à Paris, qui
propose un menu unique 6 plats pour 45€. « Trop cher pour
notre public ! », répond-elle. Je lui propose un chef
japonais pratiquant le menu déjeuner à 22€. « Je préfère
garder l’option japonaise pour la province. » Bref, Madame
Tran-Bouleau n’est pas satisfaite par mes propositions et me fait
comprendre qu’en gros, maintenant qu’elle a vendu le sujet, il
faut qu’on se débrouille pour lui trouver des solutions.
Avec l’attachée de presse du Guide
Fooding, malgré les autres urgences du jour et de la nuit, nous
dressons une liste avec les meilleurs établissements en France,
dirigés par des chefs étrangers. Liste que nous lui mailons ce même
lundi à 16h06, en pensant qu’avec ça, elle devrait pouvoir se
débrouiller. Liste en PS.
Le lendemain matin, mardi, hier, Madame
Tran-Bouleau n’a eu de cesse de nous solliciter par téléphone,
moi ou notre attachée de presse. Chaque fois que nous proposions une
solution, c’était soit trop cher, soit pas possible car le chef
parlait mal français…
Finalement, en fin d’après-midi,
Madame Tran-Bouleau a choisi Spring, sublime restaurant tenu par un
Américain, où l’on dine cependant pour… 130 € ! Un peu
surpris et agacé, je lui sms mon étonnement… Ce à quoi elle me
répond par sms « on fait ce qu’on peut avec ce que l’on
a » (réponse écrite sur le ton du reproche sans doute, car
nous n’avons jamais reçu le moindre remerciement ou encouragement
depuis le début de notre « collaboration »),
m’expliquant que le choix du restaurant lyonnais avec chef japonais
compensera. Restaurant où l’on dine pour… entre 50 et 70 € !!
Je décide de l’appeler. Elle
décroche. Je lui demande pourquoi nous avoir contraints aux restos à
20 € pendant deux demies-journées, pour faire finalement les plus
chers de la sélection ?! A quoi la femme du présentateur du 20
heures de TF1 me répond : « D’abord, je n’ai pas de
compte à vous rendre ! »
Le ton monte. Je refuse sa proposition
d’interview mais propose le rédacteur en chef du Guide ou mon
associée à ma place. Elle menace de ne pas évoquer le Guide
Fooding dans son reportage. Je lui rappelle que ce sont des choses
qui ne se font pas, à moins qu’elle puisse payer le travail de
journaliste fourni par Le Fooding. Naturellement, elle refuse et
rappelle qu’elle n’a aucune obligation envers nous. Fin de la
conversation.
Ce matin, mercredi, la chef de
service du 20 heures m’a appelé pour me dire que le sujet serait
bien tourné aujourd’hui, qu’il n’y aurait pas d’interview,
et que le Guide Fooding ne serait pas évoqué.
Je pourrais naturellement invoquer - au
delà de la simple incorrection - les agissements parasitaires que
constitue de tels agissement. Mais je n’en ferai rien pour la
simple et bonne raison que l’idée même que vous lisiez ces
lignes, cher Nonce, me remplit déjà d’espoir. L’espoir que
Madame Tran ne recommence plus à prendre ses sources pour des
paillassons. Et l’espoir que Madame Tran soit assez journaliste
pour ne pas faire de son désir de Bouleau un ordre au boulot.
Naturellement, il serait trop bête de
suspendre la diffusion du reportage tourné ce jour. Les chefs
choisis étant d’excellents chefs et la rédaction du Guide Fooding
étant très fière de les faire découvrir à vos téléspectateurs.
Cordialement,
Alexandre Cammas
Bonsoir
Elisabeth,
Voici
une liste ramassée de très bons restos non parisiens tenus par des
chefs étrangers.
Extraits
de la longue liste des Parisiens qui ne sont pas en chantier (donc
plus d’Australien à vous proposer hélas)
Bonnes
pioches !
Cordialement
Alexandre
Cammas