Il est des lieux à l'abri du commerce. La presse les ignore, les bloggeurs les boudent. C'est tant mieux pour les gourmands, ils se les offrent comme un trésor.
Parmi ceux-ci : Christophe, le prénom en enseigne, le chef affiche ses choix, carte sur table : "la qualité des produits et de l'amour dans l'assiette".
Les produits sont effectivement impeccables et la réalisation des plats à l'instar de jeunes poireaux (Annie Bertin), crème crue balsamique et lard croustillant (10€) ne manque pas de coeur. Quand au ris de veau meunière et purée de Pompadour, il pourrait être inscrit au patrimoine mondial des gourmands au même titre que la formule déjeuner qui pour 16 euros proposait ce midi parmi un vaste choix, un potiron en soupe et une cervelle d'agneau polenta. (où mange t-on encore de la cervelle d'agneau à part au doux Baratin de Raquel Carena ?). Mais encore : une belle salade d'Annie Bertin, une prodigieuse brandade de cabillaud ou un boudin Basque purée.
ris de veau meunière - photo BV le 17 janvier 13h35
Les vins jouent la nature, Mosse, Sabre, Pacalet, bref, pour la suite vous connaissez vos prières ...
A noter, l'on peut se laisser tenter par le fromage, deux au choix aujourd'hui : camembert au lait cru et comté de grande garde. J'ai fais le choix du camembert, je crois que l'image plaide la merveille !
Une belle carte de dessert au chocolat... Valrhona.
Mais attention ici, point de name dropping ou de noms en alibi du bon goût : juste l'amour des produits biens faits et des artisans.
Alors que manque t-il au bistrot Christophe pour devenir un must eat ? Sans doute rencontrer une clientèle de palais qui sorte des routes tracées pour se risquer sur les pentes de la rue Descartes et anime ainsi un lieu un peu désuet, éteint qui n'attend que la lumière. Vous savez ce qu'il vous reste à faire !
17 commentaires:
merci de tout cœur j en ai besoin j ai 0 client a midi
"La presse les ignore": le si naze Guide Rouge lui avait donné un bibendum gourmand il n'y a pas si longtemps (en 2007 ou alentours si je ne m'abuse).
Quant aux blogueurs, votre ami Chrisos en a parlé en 2008: http://chrisoscope.com/2008/09/13/dejeuner-chez-christophe/, avec François Simon, J. Talbott, etc.
Il y a peu de restos qui font le haut de l'affiche pendant deux ans, mais il suffit d'un peu de mémoire (ça se perd à l'heure d'internet).
Depuis que le Dauphin a ouvert, on parle ainsi, deux mois après, beaucoup moins de Saturne dans les milieux "branchés"...
Effectivement une belle adresse, de beaux produits cuisinés avec amour à l'ancienne (dans le bon sens du terme). Une addition peut-être parfois un poil salée, mais de mémoire il existe une formule midi des plus avantageuses. Et le côté "perle cachée" contribue sans doute au charme de l'endroit
@mix
Merci pour cette diachronie et la qualité de vos lectures... En revanche il ne subsiste, spontanément, aucune de ces occurrences sur le web.
Pour le Dauphin et Saturne, que voulez-vous la presse comme les vampires aime le sang frais. Saturne vient d'avoir 6 pages dans ELLE ... Ce qui compte c'est que la qualité et la joie demeure.
escuser moi pour le guide rouge je ne suis plus dedans pour motif table sélectionnée sans critère particulier cela veut dire ?et je n ai jamais eu de bib gourmand
je pratique un coefficient de 2/2,2 ce qui et très faible sans trop de clients alors pour l addition sale c est comme le Michelin je ne comprend pas !
@ philippe
Le pseudo mixlamalice, comme indiqué joue souvent les troubles potages... Le voilà pris en défaut par le chef lui-même. Bien vu chef. C'est bien vrai que vos coef ne doivent pas être bien fort. En tous cas votre cuisine est splendide.
@ Mix
hi hi A force de chercher à redresser tous les torts vous voilà vous-même pris au piège de votre fiel malice
Ah, au temps pour moi, j'ai de la mémoire mais ne suis pas infaillible.
Il avait donc une ou deux fourchettes et pas un bib. Le chef pourrait nous dire combien d'années il est resté mentionné (il me semble que c'était plus qu'une), puisqu'il n'a disparu que dans l'édition 2010.
Chez Christophe a aussi 3 cocottes au Lebey 2008 (catégorie meilleurs bistrots de Paris, donc).
Je n'ai pas non plus chez moi la liste complète des guides, mais my point was: "La presse les ignore, les bloggeurs les boudent. C'est tant mieux pour les gourmands, ils se les offrent comme un trésor." est peut-être une formulation un peu ardie dans le cas présent. L'adresse connaît malheureusement des difficultés, elle est un peu hors du radar aujourd'hui, mais ce n'est pas non plus la découverte inattendu du baroudeur que vous nous présentez (même si je comprends que cette façon de présenter est liée à votre fonds de commerce).
Mais c'est vrai que je vous taquine sans chercher à rien redresser du tout, et chipote: pour une raison qui m'échappe c'est effectivement l'une des rares adresses valables (si j'en crois les connaisseurs) que je n'ai pas testées dans mon quartier de prédilection. J'espère me rattraper bientôt.
@mix: voilà un chouette commentaire ! En effet cette présentation que vous citez une nouvelle fois a pour but de booster les envies (de s'y rendre) ... Oui c'est mon fond de commerce comme vous l'avez compris. plus exactement c'est celui du chef du restaurant. Le mien, de fond de commerce, c'est de mettre en avant des artisans sincères, avec enthousiasme et émerveillement (prenez donc 45 minutes pour écouter Pierre Rabhi : http://www.franceculture.com/emission-for-interieur-pierre-rabhi-2011-01-14.html?sms_ss=facebook&at_xt=4d31e9ec44987274%2C0)
l'objet de foodintelligence c'est de partager des envies et créer du désir pour le bon.
Moi je n'ai d'autre fond de commerce...
Sans vouloir en rajouter sur le succès, l'insuccès de Christophe et sa relation par la presse, je note que j'en ai parlé dans le Point dès qu'il a ouvert, qu'il a une marmite (bon rapport qualité prix) au Pudlo Paris, depuis son ouverture, qu'on insiste sur la cuisine inspirée, mais qu'on n'a pas manqué de relever le décor anodin, voir nul. Et, même si disait le prince Cur qu'on "ne vient pas manger les rideaux", un joli décor et un accueil plaisant ça aide...
déception par déception le patron d' un guide qui dit cela je crois que je comprend pourquoi j ai parfois envie de changer de métier vous ne comprennes pas ma cuisine et puis c est tout mais de la a dire décore nul!
et croiez moi si j avais les moyens de réchauffer ma salle je le ferais! pour moi les professionnels de la presse critique ext... devraient d' abord parler de l assiette et du verre ce pourquoi les gourmands se déplacent non?mais pour cela il faut avoir du palais
tout cela fait parler de l'adresse et c'est bien l'essentiel.
Mon pauvre Christophe, ou vous n'écoutez pas, ou vous ne lisez pas, ou vous faites semblant et vous restez enfermé dans votre coquille... Dans le Pudlo, depuis votre ouverture, nous ne disons que du bien de votre cuisine et nous vous avons gratifié d'un coup de coeur et d'une marmite. Bref, nous faisons l'éloge de la subtilité de vos produits et de vos préparations, de la modestie de vos prix et de votre gentillesse. Mais votre décor n'est pas terrible (je dis "nul", parce que ce terme veut dire ce qu'il veut dire même s'il est réducteur), et l'ambiance n'est pas follichonne. Bref, ça n'enlève rien à vos talents de cuisinier qui sont grands. Mais peut être êtes vous davantage chef que restaurateur, cuisinier qu'aubergiste? Me fais-je bien comprendre? Je pense ainsi à Eric Fréchon, qui fit florès au Crillon puis ouvrit à la Verrière dans le 19e, n'eut jamais d'étoile, avant de revenir dans un palace, et de cueillir la distinction suprême au Bristol... La comparaison est plutôt flatteuse, non?
oui mais(c était mon surnom quand j étais apprenti) je veux proposer aux clients les meilleurs produits que je puisse trouver(digne de très très grande table)mais dans un petit cadre a moi avec un excellent rapport/qualité/quantité/prix et un goût simple sans complication (si j avais un peu plus de clients j' y arriverais)....nous vivons dans un société ou il ne faut pas être petit et vouloir le rester toujours plus toujours nouveaux ect je pense offrir une pause a 20personnes maximum chaque jour la crémière le lait le beurre mais pas l'argent le produit ma cuisine mon cœur un petit prix mais pas trop le cadre pour le moment il faut savoir ce que l on veut
Je ne comprends pas pourquoi vous ne comprenez toujours pas, Philippe.
Qu'est-ce qui vous empêche de servir les mêmes magnifiques produits et la même excellente cuisine en réchauffant un petit peu le décor ? On dirait, à vous entendre, que vous ne pouvez pas faire les deux en même temps.
Pourtant il suffirait de peu de chose : un peu plus de chauffage (on s'était caillés quand on était venus chez vous) et surtout élimination des sets de table en spaghettis noirs, et ça irait déjà beaucoup mieux !
Faites la part des choses, ces critiques sur le décor ne sont là que parce qu'on vous estime. Vous tenez un des meilleurs bistrots de Paris, mais je sais que certaines personnes ne viennent pas chez vous à cause de la tristesse du décor.
Et puisqu'on joue à ce jeu hyper-pertinent de "kicéki a la plus grosse" (a.k.a. kicéki l'a découvert le premier ?), je fais observer au passage que dès novembre 2008, Julot et moi, on se précipitait chez Christophe et que ça m'a paru assez délicieux pour figurer dans un post de blog. Je n'avais pas fait sonner les clairons (post plutôt discret, non consacré au restaurant seul) et Julot avait des réserves (pour moi l'entrecôte était parfaite, pour lui non), mais j'avais été complètement bluffée par l'anguille grillée servie avec des artichauts barigoule tout à fait miam. Trouvez-en, des chefs, qui vous servent de l'anguille à Paris, et de l'anguille de cette qualité...
http://ptipois.canalblog.com/archives/2008/12/10/index.html
Non, je vous assure, ça y est, déroulez le post jusqu'en bas, c'est en dessous de la ragougnasse des Pâtes Vivantes et de la soupe cantonaise aux boulettes de poisson.
Vous avez vu cette anguille ?
Un très, très grand plat.
Et j'avais vraiment adoré cette entrecôte. Il faut vraiment que je retourne chez Christophe (quand j'aurai un peu de sous parce que là, quand on sort, c'est plutôt le régime pho de Hanoi et galettes bretonnes).
Christophe
Vous me manquer ni de courage ni de talent, vous allez y arriver. J'en suis sûr.
En tout cas, ces échanges ont le mérite de donner envie d'y aller ! Peut être au printemps alors, je suis frileuse...
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