10 janvier 2011

Connaissez-vous Hors-d'Oeuvre de Caroline Champion ?

Mood Pairing

Voilà un drôle de livre, plutôt bien fait dans sa première partie. Il propose d'établir une relation entre arts et la cuisine. La faute à Carême selon l'auteur, Caroline Champion (ICI). Ce cabot d'Antonin Carême qui non content de pâtisser, cuisiner, architecturer, intriguer et plaire a réussi sont pari : "Mon ambition était sérieuse" ... "je voulais élever ma profession à l'état d'art". 

Télescopage avec le Paris des Chefs (ICI) qui ouvre ses portes à Villepinte pendant le salon Maison et Objets du 22 au 24 Janvier 2011. Une brochette de chefs et pâtissiers pour célébrer l'ambition et la réussite d'Antonin (s'en souviendront ils ?) et discourir sur l'artistechef et le chefartiste. Rencontres entre un chef et son architecte, son graphiste, son designer, son styliste ou son photographe. 
Et le goût ? la culture au sens premier du terme ? (c'est à dire au sens d'Anna Arendt : « Culture signifie originellement agriculture, laquelle était hautement considérée à Rome. L’art et les choses de l’esprit sont perçus alors comme une forme de l’agriculture dans le sens ou la nature est porteuse de valeurs et que le souci de l’homme, tant par l’agriculture que par les choses de l’esprit, est de révéler ces valeurs inscrites dans la nature ; de dévoiler la vraie nature des choses » sic – in La condition de l’homme moderne.
Alors, aux oubliettes le goût et la culture, au profit d'un spectacle factice et d'associations de carpes et de lapins ? Un plat à vérifier sur scène ...

Justement, Caroline Champion tente l'impossible, définir, dans la seconde partie de son ouvrage une esthétique du goût... Comment la sphère du sensible, cette relation entre le sujet et le monde extérieur, extrêmement temporelle en matière de cuisine, - un lieu, une convivialité, une assiette, une bouchée - peut conduire à une théorisation du goût et de la gastronomie... Heureusement que nous en sommes au Hors-d'oeuvre, l'indigestion guette !

Un bien drôle de tour qui se joue en cuisine, avec ce cortège d'explorateurs de saveurs et d'inventeurs de savoir. 

Bon, quand est-ce qu'on mange !

8 commentaires:

Anonyme a dit…

J'avais bien compris le livre, mais j'ai pas trop compris la critique!!!

Bruno Verjus a dit…

C'est le meilleur des cas ! il vaut mieux cela que le contraire ;-)

Sofi a dit…

On peut encore y voir un écho avec Paris des chefs dont le thème cette année est le visible et l'invisible...
Ce sera intéressant de voir comment se placent les cuisiniers/créateurs dans cette problématique qui peut aussi bien toucher au réel, au visuel, au temps, à l'intime, à l'aléatoire et plus encore...

Bruno Verjus a dit…

@Sofi : sans doute mais ne jamais oublier : Quand est-ce que l'on mange ?

Sofi a dit…

C'est la première question que je me pose en me levant Bruno! ;-) Suivi de quoi? Ou par quelle beauté du geste!?

Julien M a dit…

@ BV : C'est incroyable cette façon de tout rabattre sur l'estomac ... Heureusement qu'il y a des gens pour voir un peu plus loin que le bout de leur fourchette !
Vous répétez votre "quand est-ce qu'on mange", sans jamais vous poser de question ?
Moi je dis d'accord pour rester penché sur mon assiette quand le plat sent bien bon, mais à condition, ensuite, de prendre un peu de recul!

Bruno Verjus a dit…

@ Julien M:
Je publie votre commentaire bien qu'il me paraisse un peu télécommandé...
Et oui l'on peut penser la cuisine et la manger (d'abord) avant de la théoriser.
Si vous lisez mes posts, je crois qu'ils ne manquent ni de perspectives, ni de diachronies.
Lisez donc Barthes, Ponge, Huysmans, ... et vous verrez que l'on peut y réfléchir sans pour autant pontifier et ronronner son autosatisfaction.
le monde vu par le ventre (estomac) j'aime bien ! c'est un bon titre...
B

Bruno Verjus a dit…

@ Julien M. Suite
Le "quand est ce que l'on mange" en réponse à L'éditeur, Laurent Séminel qui déclarait récemment : « De toutes façons, on ne va pas au restaurant pour manger! » à propos de la critique gastronomique.
Voilà vous savez tout... ou presque.