21 janvier 2010

Connaissez-vous Prunier ?

Tout ce qui vient de la mer

Franchir la porte de chez Prunier, avenue Victor Hugo vous immerge, vous plonge en mer au coeur d'un époustouflant vaisseau art déco. Art Némo … tant l’impression de bathyscaphe onirique s’impose à l’œil. La rampe chauffante offre une luxueuse tiédeur aux mains qui la caressent, la vague de Bob Wilson, œuvre cinétique et infiniment poétique : à rebours, le temps s'y remonte comme chez Alice au pays des merveilles et les anecdotes se pressent.

Cette maison, fondée en 1872 par Alfred Prunier, témoigne aussi du génie de son fils, visionnaire, Emile Prunier. Les huîtres, les clams, les poissons frais à Paris c’est lui ; le caviar produit en Gironde, aussi.
Un autre génie, Pierre Berger, lui a rendu son lustre des années 20-30, celles du Paris, fou de champagne, de caviar, de fêtes, de Princes et Princesses russes, de tous ces forgerons de mythes à l’égal de Nungesser et Coli qui avant d’entamer leur premier vol transatlantique demandent à embarquer une boite de caviar Prunier…

Cette douce légèreté de l’être, coagulée désormais par l’amère vacuité des journaux télévisés : grippe A, privation de courant électrique, crises financières et autres problèmes de nationalités, manipulent l’homo sapiens sapiens (sage deux fois ?) pour lui faire croire qu’il n’est plus fait ni pour l’hédonisme, ni pour la jouissance …
Prunier, voilà le bel antidote, une thérapie au sens de la vie, façon Monty Python.



Photos BV
Assiettes reproduisant les illustrations de Mathurin Méheut pour Prunier


Photo BV

Voilà une trouvaille, ultime : l'huître Tarbouriech, élevée pendant 36 mois en compagnie d'hippocampes !!! dans la lagune de Thau, près de Sète. Cette huître à coquille rose, renforce son tempérament et sa chair en étant exondée (sortie de l’eau), délicieux vocable pour évoquer cette quotidienne marée artificielle.
La carte des huîtres offre une multitude de provenances : plates du Danemark, premier de Zeeland, native de Colchester, huîtres fines de Pierre-Marie Barrau, pour les moins connues. Dans la grande tradition du siècle passé, de belles façons de les accommoder : en gelée de pomme verte, au tartare de bar, d'algues, aux truffes, au caviar, panées, au curry, ..



Photo BV
 
Magnifiques coquilles Pecten maximus, luttées. Œuvre culinaire du Chef Eric Coisel - Les meilleures coquilles dégustées dans un restaurant depuis bien, bien longtemps. Cuisson parfaite (crue, mais tiède), leur chair juteuse se confiant en bouche. Une merveille de gourmandise.

Restaurant Prunier
16 avenue Victor Hugo 75116 Paris
Tél : + 33 (0)1 44 17 35 85
Réservation conseillée - comptez environ 100 euros
site ICI

1 commentaire:

Anne-Laure a dit…

J'y ai adoré le bourguignon d'espadon et goûté un superbe pot-au-feu de homard. Une belle découverte!