16 février 2011

Connaissez-vous Saturne, maj février 2011 ?

Gastrorganic - De natura rerum

Cinq mois déjà depuis l'ouverture de Saturne. Ce midi j'y suis retourné pour vous. 
Les commentaires sont partagés entre amour fou et désamour. Ils répondent à une même question : c'est quoi la nature des choses ? C'est quoi un restaurant aujourd'hui ? Quelles sont les attentes, les besoins ? Un lieu où l'intransigeante, courageuse et ferme personnalité du chef doit s'exercer ? Au profit de qui, de quoi ? Un espace où seul le client compte et la cuisine s'y adapter ?

Sven Chartier, Ewen Lemoigne - Saturne - Photo BV le 16 février 2011 - 12h03

Photo BV

Voyage immobile au coeur de la saison pour une brandade de morue moussue d'herbes de cueillette : lierre terrestre, mouron des oiseaux, nombril de venus. Le viride à l'assaut de l'assiette pour offrir une promenade en bord de mer, sauter de murets en fossés et emprunter son souffle à la nature. 
Sven Chartier propose une cuisine de simples, une cuisine du simple. Le chef existe, s'affirme dans le respect qu'il porte à ses précieux produits. Voyage encore pour le merlu de ligne. En poisson de saison, il s'habile de notes de feu avec un sabayon fumé de sarments de vigne et quelques herbes côtières. La poulette rôtie apprivoise salades sauvages, betteraves cuites au sel et, notre palais de ses tendres  croustillants.
Une cuisine d'artisan, pure et gourmande, sans aucune agression, à l'égal des vins organiques d'Even Lemoigne (son associé). Elle témoigne d'un immense amour porté à cette nature des choses, de leur naissance à leur apogée, dans l'assiette.
Saturne, voilà pour moi la définition d'une cuisine de bien-être par des produits bien nés.

Saturne
17, rue Notre-Dame des Victoires, Paris 2e. M°: Bourse. Fermé sam., dim.. Jusqu’à 22h.
Tél. + 33 1 42 60 31 90
Menus: 35 (déj.), 37, 59 €.

7 commentaires:

Patricia a dit…

Puis-je me permettre de douter de l'objectivité de vos commentaires élogieux ? oui, un peu.
Evidemment, lorsque vous avez une poulette au pain préparée spécialement pour vous et amenée à même votre table par Ewen lui-même, peut-être que vous perdez le sens des réalités et commencez par la même occasion à devenir un critique du dimanche, comme les joggeurs du dimanche.
C'est un peu lassant ces critiques "amies".
Ceci dit la cuisine de Saturne est très goûteuse et se suffit à elle-même. Vous n'avez pas besoin d'en rajouter.

Bruno Verjus a dit…

C'est drôle ce que vous dites, mon invité et moi-même avons pris du poisson : merlu ...
La poulette photographié est celle de la table d'à côté.
Encore une fois il ne s'agit pas d'un billet critique (ce blog n'a pas pour objet de faire de la critique gastro - ce que je fais ailleurs) mais de partager des émotions,et des instants de sincère gourmandise. De mettre en appétits.
Pourquoi tant de haine, puisque vous semblez partager mes goûts ?

Mon crédo est celui d'André Breton :
"Si vous trouvez deux fois, trois fois que deux choses, trois choses sont formidables ou magnifiques, ne craignez pas la répétition : répétez le mot formidable, ou magnifique, sinon vous trahiriez votre pensée."
Oui, le droit à l'émerveillement et à le dire.

Marc a dit…

Vous devez quand même reconnaître que si Passard était coté en bourse vous auriez des actions.
:)

Chartier a été à bonne école,il est devenu un très bon chef,mais lui aussi(...)fait payer cher son tour de main(l'addition est raisonnable mais on reste sur sa faim...).Lemoigne oublie souvent d'être aimable et le restaurant,bruyant(ça raisonne),est assez mal fréquenté,il est devenu(grâce ou à cause de vous)un restaurant à la mode.
Ce n'est pas une critique,plutôt un constat,votre blog,une référence,compte.

Merci encore de nous faire partager votre passion pour le bon,le juste.

Bruno Verjus a dit…

@ Patricia,
OUPS la meilleure de l'année... Vous allez comprendre. J'ai vu Sven Chartier et Ewen Lemoigne aujourd'hui pour une interview. J'évoque votre commentaire. et raconte brièvement la réponse que je vous ai faite ce matin. Alors, Ewen témoigne de votre présence hier au restaurant (moi c'était avant hier) et de la volaille au pain qu'il a présenté en avant première à son ami, le vigneron champenois Emmanuel Lassaigne.
Vous avez cru qu'Emmanuel Lassaigne était Bruno Verjus ... Je ne m'en remet pas de rire. Bon de la à le traiter de critique gastro du dimanche ou de joggeur du dimanche, va falloir en boire des magnums de vignes de Montgeux pour vous faire pardonner.
Comme quoi les commentaires ne restent que des commentaires et leurs avis ceux d'un instant ... d'égarement parfois.
Merci en tous cas de cette anecdote qui figurera prochainement dans un papier que je vais faire sur les commentaires critiques et gastronomiques sur internet.

Bruno Verjus a dit…

@ Marc
Toujours les mêmes commentaires qui prouvent que cela fait bien longtemps que vous n'êtes pas retourné chez Saturne. Les portions sont belles (et c'est un ogre qui vous écrit)pour le reste vous savez bien que tout cela n'a pas de vérité. Ni un blog ni un critique ne font et défont les restaurants (et heureusement) c'est la qualité de la cuisine qui compte et elle seule. Heureusement pour Saturne elle est bien là et de sublime façon.

Easy kitchen a dit…

d'un point de vue purement esthétique les assiettes sont belles, très "tendances"... pas encore testé ce restaurant mais pourquoi pas... j'ai encore du mal à me remettre de In de Wulf et de ma troisième visite à l'Arnsbourg.

Marc a dit…

Bonjour,

Vous avez raison je ne suis pas retourné récemment chez Saturne(et pour cause...),si le tir a été corrigé que justice soit rendue aux tauliers(je dois manger mon chapeau?).
:)

Je n'ai pas écris que des blogs ou des critiques avaient le pouvoir de faire ou défaire un restaurant,j'ai écris qu'ils faisaient la mode,nuance.Je n'écris pas non plus que vous êtes un modeux,au contraire vous êtes à l'avant garde,suivie de près,d'un peu trop près...
Heureusement beaucoup de bons restaurants "marchent" très bien sans être des place to be,entre initiés on se chuchotte ces précieuses adresses.