Drôle d'histoire survenue à David Rathgeber du restaurant l'Assiette à Paris. Un bloggeur se présentant comme l'auteur du site le plus visité en France lui demande trois couverts gratuits en échange d'une bonne critique sur son site ...
David refuse et se fend d'une lettre pour expliquer le pourquoi, extrait : "Cher Monsieur, Merci de l'intérêt que vous portez à mon restaurant. Mais voilà, je ne fonctionne pas de cette façon .
Je suis Artisan je travaille dur, plus 80 h par semaine avec 5 employés, j'achète des produits de très bonne qualité les fournisseurs ne m'offrent rien j'ai un loyer un crédit et des charges énormes. Tous les journalistes qui viennent chez moi paient leur addition."
Voici la réponse du chroniqueur... "appréciateur"
"Je pense qu'en matière de goujaterie vous êtes un phénix !
Oser venir me faire l'apologie de votre dur labeur, et vous afficher tel un « martyr » de la gastronomie, ou une « victime » de l'art culinaire, en me jetant à la figure le nombre d'heures passées à « servir », et satisfaire, votre clientèle (c'est, là, la moindre des choses pour un chef, ou alors on parle de « malbouffe » !), m'apparait pour le moins déplacé, voire totalement inacceptable pour un chef digne de respect !
Sachez que je « teste » environ 350 tables l'an, et que, jamais au grand jamais, je n'ai eu à enregistrer ce genre de fadaises !
Des chefs avec lesquels je me serais vertement expliqué, certes, il en a eu !
Mais un chef, un « vrai », qui viendrait tenter de me culpabiliser tout simplement parce que je l'aurais « extirpé » de son traintrain quotidien, et que je lui aurais proposé (ô sacrilège !) de procéder selon une certaine équité, est-ce à dire, ce que je pratique à longueur d'année (hôtels et restaurants inclus), la gratuité des services apportés par chacun des intervenants, celui-là même ne mérite pas mon attention !
Vous n'avez rien compris à ma démarche qui consiste à ce que chef, comme chroniqueur, fournissent le meilleur d'eux-mêmes sans qu'il fut, le moins du monde, question de rémunération !
L'équité, vous dis-je, et rien que l'équité !
On aurait tendance à envisager, à vous lire, que vous seriez le seul à travailler et à « peaufiner » la quête d'une (relative) perfection !
Je me moque royalement que des journalistes (les imbéciles !) viennent chez vous rémunérer une prestation, et vous offrir, de surcroît, gracieusement, le fruit de leur travail, dés lors que vous n'auriez, de votre côté, pas le moindre respect quant à leur rédaction !
A vous « entendre », il suffirait de payer pour avoir l'autorité de vous critiquer !
Eh bien, sachez que je n'aurais nul nécessité à venir, tel que vous l'imagineriez, « profiter » de votre créativité (j'ose espérer, au moins, qu'elle existe) dans un contexte de gratuité, et d'équité, car votre personnalité, et votre stupidité, m'en auraient largement découragé !
Vous n'avez pas apprécié (ni, compris d'ailleurs) ma démarche, et, de mon côté, je vous découvre pathétique, si ce n'est consternant de cupidité !
« Petit » vous êtes, « petit » vous resterez !
J'ai l'honneur de ne pas vous saluer !
Charles-Henri Orliac
Chroniqueur « appréciateur » gastronomique et hôtelier"