25 avril 2011

Connaissez-vous le parfum de la mer ?

"Le Pape est mort, un nouveau Pape est appelé à régner. Araignée ! quel drôle de nom, pourquoi pas libellule ou papillon ? "  Jacques Prévert


araignée de mer -  Maja brachydactyla

La mer en offrande
Hier, capture à l'anse des Sabias, par des amis de l'île (père et fils), de trois araignées de mer. Jamais je n'avais reçu le goût de la mer en cadeau. Impossible de traduire en mots ces parfums inconnus. Une fraîcheur un peu musquée, vive comme le fond de l'eau à cette période de l'année : 14 °C. Une queue de paon mêlant des odeurs d'algues, de sel, de roches à celles, sucrées, de la chair. Sitôt prise à la mer, les araignées ont été cuites vivantes 10 minutes dans de l'eau de mer à ébullition. Exquis !


"J’ai presque 8 ans. Mon père et moi sommes en belle équipée de pêche sur le rivage. L’eau fraîche du petit matin recroqueville mes orteils. Mes pieds emballés de méduses se fripent. Ces sandales faites d’entrelacs de plastique mou et translucide, à l’antonomase gluante, étranglent et pincent mon petit orteil me faisant craindre, impromptues, des attaques sous-marines de crabes. Le long de l’étroit port des Corbeaux, nous prospérons de flaque en flaque. Nous fouillons de nos épuisettes fosses et chenaux. Je prends bien soin de conserver mes pieds hors de l’eau et de ramener le filet bleu de ma trouille le long des algues brunes et des goémons noirs. Ils lèchent mon épuisette et m’initient à leur mystère. Les prises sont proportionnelles à nos tailles. A mon père les gros bouquets roses nacrés, à moi quelques jeunes crevettes translucides et petits crabes vert jade. Soudain mon haveneau se cale sous un rocher. Une force invisible semble l’y retenir. Centimètre par centimètre, je le ramène à moi. Je découvre camouflé dans les varechs chevelus, un caillou immobile, rouge, hérissé. Quel est ce monstre velu et piquant aux intentions clairement hostiles ? Une araignée de mer ! Elle me pétrifie. Son œil exorbité, petite boule noire caoutchouteuse, profite à son air endormi. La bête s’affiche morne, alors que la pince baladeuse tricote doigts et pull-overs qui passent par là. L’araignée de mer m’impressionne depuis toujours." in D'Yeu que c'est bon, le tout de l'île en 45 histoires et 45 recettes. Editions de l'Epure.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

était ce des mousses?? 10 MN de cuisson, ça me paraît un peu d'jeuste!!
mais bon c'est plus dans le sud!! c'est la bonne période des étrilles, hier ramassage d'oursins, pas mal aussi, cru avec quelques pétoncles noires..

Bruno Verjus a dit…

cuisson 10 mm parfaites. En été je pratique plutôt 15 mm; Mais au printemps c'est suffisant. A Yeu en tous cas ...

LucieMo a dit…

meme festin dévoré à quelques pas des sabiats, à la meule.... accompagné de quelques homards péchés du jour....