02 février 2010

Connaissez-vous le foodropping ?


je te name

Je ne sais pas si vous avez remarqué, de plus en plus de cartes s'épanchent en name-dropping, les noms de produits ou de producteurs valant pour argument d'autorité. Alors, aveux d'impuissance, d'inutilité ? Tentative de correction du goût ?  Poker menteur ?

Quelques artisans se retrouvent ainsi pris en otage de cartes  : JT, HD, JLB, AB, JLP, ... des produits aussi : la pluma, le boeuf wagyu d'Espagne, la betterave tonda di chioggia, le sel de l'Himalaya, le beurre Bordier, le chocolat Valrhona, le yuzu, ... et le Voatsiperifery (l'imprononçable nom de baptème d'un petit poivre sauvage et délicieux de Madagascar). Le temps d'écrire ce post et le voilà déjà encarté ... chez la plus grosse branchouillerie de ce début d'année, flotteotrement : poire au jus de yuzu et poivre voatsiperifery. En même temps que voulez vous dire : c'est une poire, du jus de Yuzu (autre name dropping pour un produit magnifique frais et totalement galvaudé en jus conditionné - le seul que l'on trouve ou presque) et du poivre. Pas de quoi éternuer non plus ! Sauf que la poire ... c'est nous. A propos, pourquoi poire, c'est un peu no name ? et pas louise-bonne, coulesoif, beurré d'Alençon, téton de Venus, ou ICI
Un négociant en poivre, écrivain et habile en tables, invente des noms (qui n'existent que dans son imagination) et ensuite peut tracer habilement ses foodvictims. A suivre donc ...

Tout ceci n'est pas sans me faire penser au Chef du Repaire de Cartouche, qui sourire en coin et sur le même sujet annonçait : "moi je fais de la grande cuisine, je viens de racheter les casseroles à Robuchon !".

2 commentaires:

www.sofoodsogood.com a dit…

Parce que j'ai vécu sur l'ile rouge, j'imagine que Voatsiperifery se prononce assez simplement "voutsipèrifer". Ca fait un peu "serbermisenenfer" de nos cours d'allemand non???? Mais quand on sait que Mada est un des premiers sur la liste des pays plus pauvres du monde, ca fait rigoler que notre petite cuisine s'en serve pour faire de la branchouillerie.

Exploratrice de Saveurs a dit…

Bien vu ... D'ailleurs, ce phénomène de mode est sans doute à comprendre en termes de signifiant, - en tant qu'il permet à la carte du restaurant de "balancer du signe". Les origines fonctionnent ici sur le modèle des AOC, mais au sein d'un cercle restreint, à même de déchiffrer le code auquel il fait référence.
Par ailleurs, une partie du pouvoir de ces appellations et terminologies est certainement à chercher du côté du charme de l'authentique, - d'une origine auratique ...
J'aborde moi-même cette question dans mon dernier article :
http://exploratricedesaveurs.com/2010/02/06/modes-et-cuisines/